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Le secteur agroindustriel français face à laflambée des coûts énergétiques

La crise russo-ukrainienne affecte dure ment le secteur industriel de l’Europe. En France, c’est encore pire. Tous les coûts sont à la hausse et les industriels dans plusieurs régions tirent la sonnette d’alarme. C’est bien l’énergie qui inquiète aujourd’hui les entreprises, notamment les TPE et PME qui représentent 98% des 16.000 entreprises du secteur en France. L’utilisation en grande quantité de gaz intervient pour produire de la vapeur nécessaire à faire fonctionner leurs unités en alternance avec l’électricité. C’est le cas de la PME Andrésy Confitures dans le département des Yveslines en Ile-de France. En vue d’obtenir de la vapeur devant rentrer dans le processus de fabrication des confitures, la PME familiale Andrésy s’emploie à travers de gros moyens pour des opérations comme la pasteurisation. Pour cette entreprise, l’électricité n’intervient que dans le fonctionnement des congélateurs et réfrigérateurs. Sur BFMTV, son président Bruno Cas san a affirmé que contrairement aux années précédentes, « l’énergie est désormais une charge majeure dans notre coût de revient. »

Face à des coûts qui flambent dans tous les sens, « C’est juste dingue » pense la coopérative Laïta. Contre les obstacles aujourd’hui liés à l’énergie, l’industrie agroalimentaire française tente de garder la tête hors de l’eau. « Le contexte actuel est incroyable : on pensait que l’année 2022 serait celle du retour à la normale après la crise sanitaire. L’activité a bien repris, mais pas du tout calmement », confirme Jean-Marie Le Bris, le directeur des produits grande consommation de la coopérative laitière Laïta.

La majeure partie des entreprises ont opté pour de nouvelles politiques de fonctionnement. Les marges de manœuvres étant très limitées, des entreprises adoptent des stratégies d’amoindrissement de la consommation énergétique mais qui, cependant nécessite souvent le renouvellement de leurs machines.
Or, difficile d’investir des sommes conséquentes pour s’équiper de nouvelles chaudières dans la situation actuelle, d’autant plus qu’il est difficile de savoir de quelle manière elle évoluera dans les prochains mois. Il faut aussi se préparer à d’éventuelles cou pures hivernales en cas de tension sur le réseau. « On pourrait décaler nos horaires ou travailler la nuit, on l’a déjà fait cet été pendant les grosses chaleurs », avance Bruno Cassan.

Aujourd’hui, il est plus que fondamental de répondre à l’inquiétude grandissante des unités agroindustrielles françaises. Le Ministère de l’Agriculture ambitionne de faire du secteur une priorité dans le cas où la fourniture électrique s’interromprait. Pas question d’arrêter la production, même temporairement, pour ces acteurs du secteur agroalimentaire qui approvisionne le marché. Responsable de la Sucralliance, Michel Poirrier pense que « ce n’est pas possible de faire du ‘stop and go’ car le sucre cristallise » dès que les lignes de production sont coupées. Pour ce confiseur nordiste, les arrêts engendrent des charges énormes comme le nettoyage à l’eau chaude avant toute relance des activités de fabrication des bonbons.

D’un avis presque général, une hausse des prix de vente dans les rayons reste incontournable Pour rester à flot. Plusieurs vagues d’augmentation des tarifs, parfois à deux chiffres, ont déjà été passées à l’issue de négociations commerciales avec la grande distribution et d’autres devraient arriver

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