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Guinée : pénible périple des agriculteurs

Chaque jour, les produits vivriers atterrissent dans les grandes villes guinéennes en l’occurrence Conakry, en provenance des zones éloignées. Mais l’acheminement de ces denrées dérive d’un parcours de combattant. L’accès difficile et enclavé des zones de production, la dégradation des routes, sont les principaux facteurs ralentisseurs du développement national.

L’approvisionnement des marchés de Conakry et des autres centres-villes en produits vivriers est un combat quotidien. Provenant des greniers par excellence que sont les villages lointains, d’autres récoltés dans les zones environnantes, une grande partie de ces produits vivriers atterrit déjà pourrie dans la capitale. Pour le déplacement des tubercules, légumes, fruits, …, le périple est pénible pour les transporteurs et les commerçants qui pour approvisionner les marchés, bravent durant des nuits et des jours, le soleil, la pluie et le froid.

Les marchés du vivrier de la ville de Conakry ne dorment pratiquement pas. A toutes les heures, des camions remplis de produits stationnent et approvisionnent en tonnes, ces lieux de négoce. A en croire les propriétaires des marchandises qui restent tristes face à la pourriture de bonnes quantités de leurs efforts, ils partent vraiment très loin pour se procurer des denrées. Ils confient que leur quête de stock en produits agricoles les conduit dans les brousses, marchant des kilomètres et trainant des brouettes. Ceci s’explique par la dégradation très poussée des routes, et l’enclavement des zones de productions, donc inaccessibles aux véhicules aptes à faire les déplacements de personnes et de leurs biens. C’est donc à cause de ces ennuis que périssent sous l’œil impuissant des conducteurs des engins et des propriétaires des produits, ces denrées. Une triple perte pour ces derniers, qui déploient aussi beaucoup en énergie physique, mais aussi en pécune comme frais de transport et d’entretien.

Les péripéties dues au mauvais état routier expliquent l’insuffisance des produits dans la capitale guinéenne, où le vivrier coûte excessivement cher. Il arrive même que des denrées se fassent rares, surtout pendant la saison d’hivernage, lorsque les routes poussiéreuses laissent place à celles boueuses, entrainant des pentes glissantes et donc ralentissant la circulation. A côté de cela, d’autres difficultés comme des crevasses, ponts de fortune, voies sinueuses, …, ne sont pas épargnées. Sur des zones sensées être parcourues en une journée, les véhicules transportant les produits vivriers passent au minimum deux (02) jours sur la route du calvaire où se retrouvent également des vieilles guimbardes conduites par des chauffards qui caracolent à tout bout de champ.

L’insuffisance de voies de communication en Guinée reste et demeure un frein au développement de ce pays, notamment une carence en autosuffisance alimentaire. C’est un fait qui empêche l’écoulement normal des marchandises, notamment les produits agricoles acheminés des villages vers les villes, par faute de voies praticables. Notons tout de même que cette situation est à l’avantage des villageois et les pays frontaliers à la Guinée. Les commerçants sont contraints de leur revendre à vil prix leurs marchandises, pour éviter qu’une grande partie ou la quasi-totalité pourrit au cours du voyage périlleux. N’est-il pas évident que la route précède le développement ?

THERESA MARIA SEGBAYA

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